La loupe

Impacts sur les êtres-humains

L'élevage intensif n'est pas juste – ni pour les animaux élevés dans ces systèmes, ni pour les millions de personnes qui ressentent jour après jour ses effets nuisibles.

Voici trois inégalités alimentées par l'élevage intensif.

1. La faim

L'élevage intensif gaspille la nourriture plutôt qu'il ne la crée, accentuant la faim et la malnutrition dans le monde. Les animaux confinés ne pouvant pâturer, ils sont nourris avec de grandes quantités de céréales riches en nutriments, qui pourraient être consommées par des humains. Actuellement, environ un tiers des terres agricoles mondiales sert à cultiver des céréales et des fourrages pour nourrir les animaux. 

De plus, la viande et les produits laitiers issus de ces systèmes contiennent beaucoup moins de calories que les céréales qui nourrissent les animaux, parce que ces derniers utilisent pour vivre une grande partie de l'énergie issue de la nourriture consommée. Dans un monde où presque un milliard de personnes souffrent de famine, c'est certainement l'une des plus importantes inégalités de notre temps, ainsi qu’une cruelle ironie.

Les systèmes alimentaires que nous avons hérités du XXe siècle ont échoué. Bien sûr, des progrès importants ont été accomplis en ce qui concerne l’augmentation de la production agricole au cours des 50 dernières années. Cependant, cela n’a guère réduit le nombre de personnes qui souffrent de la faim, et la situation nutritionnelle reste médiocre.

Olivier De Schutter, 2014

FAIT : Pour 100 calories que nous donnons aux animaux des élevages intensifs, nous n'en récupérons que 12 sous forme de viande de poulet, 10 sous forme de porc et 3 sous forme de bœuf (1).

En savoir plus sur le gaspillage lié à l'élevage intensif : https://www.ciwf.fr/vous-informer/elevage-intensif-et-humains/gaspillage-des-ressources/

En savoir plus sur les inégalités alimentaires engendrées par l'élevage intensif : https://www.ciwf.fr/vous-informer/elevage-intensif-et-humains/inegalites-alimentaires/

2. La pauvreté

Les systèmes intensifs font appel à de grandes surfaces de terres pour cultiver l’alimentation destinée aux animaux, des terres souvent acquises lors d'impitoyables transactions foncières dans les pays en développement. Ces « accaparements de terres » – intrinsèquement injustes, comme l'indique leur nom – sont caractérisés par le déplacement des petits fermiers qui fournissent des aliments et des emplois pourtant si nécessaires à leurs communautés locales. En d'autres termes, l'élevage intensif concentre les profits dans les mains de quelques-uns et enlève toute autonomie à beaucoup. 

Si l’on continue de nourrir de céréales un bétail qui ne cesse de croître, la pauvreté et la dégradation de l’environnement s’en trouveront aggravées.

Olivier De Schutter

Regardez notre film Soy Story pour en savoir plus sur les impacts sociaux et écologiques des géants agricoles de l'industrie du soja en Amérique du Sud.

FAIT : Environ les trois quarts de la récolte mondiale de soja sont destinés aux animaux d'élevage, dont la plupart sont élevés en système intensif (2).

3. Les maladies

L'élevage intensif, avec ses produits soit-disant « bon marché », encourage sans aucun doute les gens à manger trop de viande. Mais la quantité n'est pas le seul problème, la qualité en est également un. Il est désormais largement reconnu que la viande issue d'élevages intensifs contient plus de graisses saturées et moins de nutriments essentiels que les viandes issues d’élevages plus respectueux du bien-être animal, ce qui contribue à une vague de maladies chroniques, notamment l'obésité, les maladies cardiaques, le cancer et les attaques cérébrales. Il existe donc une injustice inhérente à notre système alimentaire : les personnes à plus faible revenu n'ont souvent accès qu'à des aliments de moindre qualité et moins sains.

FAIT : Si la population du Royaume-Uni passait à une alimentation moins carnée, il serait possible d'éviter chaque année 31 000 décès prématurés dus à des maladies cardiaques, 9 000 dus à des cancers et 5 000 dus à des attaques cérébrales (3).

Dans les élevages intensifs foisonnent bactéries, virus et maladies qui menacent la santé humaine.  La taille des élevages, avec tant d’animaux enfermés, très proches génétiquement, et le stress augmentent les risques de transmission de maladies entre les animaux, puis qu’elles mutent et soient ensuite transmises aux humains. 

Enfin, l'élevage intensif en entraînant une déforestation massive, en décimant les habitats de nombreuses espèces sauvages, et avec la pollution de l'air et de l'eau qu’il engendre, rapproche les habitats humains et des espèces sauvages, crééant ainsi des risques supplémentaires de transmission de maladies animales aux humains.

En savoir plus sur les impacts sur votre santé : https://www.ciwf.fr/vous-informer/elevage-intensif-et-humains/votre-sante/

Tribune de Léopoldine Charbonneaux : La prochaine pandémie viendra-t-elle de l'élevage industriel? 

Ce sont trois points parmi de nombreux autres qui prouvent que l'élevage intensif favorise les inégalités. Sur les 70 milliards d'animaux qui sont élevés chaque année pour l'alimentation, 80 % sont élevés dans des élevages intensifs (4).

Quelle est la solution ?

L'élevage intensif est un système illogique et injuste. Et bien qu'il n'existe pas de remède instantané, nous pouvons tous faire beaucoup pour remédier à de nombreux maux.

D'abord et surtout, nous pouvons manger moins de viande, mais de meilleure qualité,issus d'élevages bio, plein air... pour envoyer un message fort et clair indiquant que l'élevage industriel est inacceptable ; pour prouver que partout, des personnes sont plus exigeantes pour les animaux, notre planète et pour l'humanité dans son ensemble.

Les exploitations familiales dans les pays en développement devraient être mieux soutenues : l'élevage à petite échelle devrait faire partie de la solution pour parvenir à la sécurité alimentaire.

Comme l'indique la FAO, ce sont ces systèmes d'élevage plus traditionnels qui « … constituent la principale source de subsistance pour 200 millions de familles, apportant nourriture et revenus à quelque 70 % de pauvres en milieu rural dans le monde ».

Ensemble, agissons pour prendre en main notre alimentation !

RÉFÉRENCES

  1. Cassidy et al. (2013), Redefining agricultural yields: from tonnes to people nourished per hectare
  2. WWF (2014), The Growth of Soy: Impacts and Solutions
  3. Friends of the Earth (2010), Healthy Planet Eating 
  4. Estimation de CIWF basée sur les données de EUROSTAT et de FAOSTAT (2014)

Comment agir ?

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Infographie Hommes et pauvreté

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