La loupe

Comment la viande bon marché assassine les jaguars

News Section Icon Publié 06/03/2018

L’Assemblée Générale des Nations Unies a proclamé le 3 mars 2018 Journée Mondiale des Nations Unies pour la Vie Sauvage. Il s’agit du plus important évènement mondial dans ce domaine. L’objectif est de mettre en lumière la faune et la flore sauvages en les faisant découvrir au grand public, cette année autour du thème “Les grands félins, prédateurs menacés”.


Actuellement ces magnifiques animaux sont confrontés à de graves dangers, dont nous sommes la cause principale. Leur population décline à un rythme préoccupant, souffrant de la disparition de leurs habitats naturels et de leurs sources de nourriture, victimes du conflit avec les êtres humains, du braconnage et du commerce illégal.


Le développement à grande échelle de la culture du soja, qui sert à nourrir les animaux des élevages industriels est considérable ! En effet, avalant la forêt tropicale, ravageant ce qui fut un paysage riche et varié, cette culture ne laisse quasiment aucun espace aux animaux sauvages, dont l’habitat est systématiquement sacrifié.

Au Brésil par exemple, la végétation dense de la forêt tropicale est impitoyablement transformée en gigantesque et monotone champs de soja. 

Cinquième plus grand pays du monde par la taille de son territoire, le Brésil compte plus de 200 millions d’habitants. Le pays est désormais le troisième plus grand exportateur agricole mondial, le quatrième pour la viande de porc, et le premier incontesté pour la viande de volaille et de bœuf. Pratiquement tous les cochons y sont élevés en systèmes intensifs, et 95% des poules pondeuses sont élevées en cages.

Le Brésil est riche d’un nombre impressionnant de plantes et animaux sauvages, et parmi eux le jaguar. Dans le monde entier, il ne subsiste malheureusement plus que 15.000 jaguars en liberté, dont la moitié au Brésil, donnant au pays une responsabilité cruciale pour l’avenir de l’espèce.

On tend à associer la déforestation à l’exploitation du bois pour la construction et à la conversion en terres maraichères pour l’alimentation humaine. En réalité, le coupable, c’est la culture du soja et du maïs à une échelle gigantesque, principalement pour nourrir les animaux des élevages industriels. De vastes étendues de forêt tropicale et de savane sont converties au service de ces industries, faisant du Brésil le deuxième producteur mondial de soja derrière les Etats-Unis, et le premier exportateur.

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Autrefois vénérés par les Mayas et d’autres civilisations anciennes comme les Aztèques et les Incas, les jaguars en sont aujourd’hui réduits à s’aventurer en terrain défriché au fur et à mesure de la destruction de leur habitat. Beaucoup sont abattus car considérés comme nuisibles et mettant le bétail en danger. La forêt tropicale et la savane reculent principalement pour nourrir des animaux d’élevage industriel, souvent sur d’autres continents. La triste réalité, c’est que la viande bon marché consommée en France, en Europe et dans le reste du monde – du bœuf, du porc et du poulet – provient probablement d’animaux nourris au soja issu des plaines dénudées d’Amérique du sud.


Nous devons nous mobiliser pour que ces splendides animaux soient encore là dans les décennies à venir. Et nous pouvons agir dès maintenant, en choisissant ce que nous mettons dans notre assiette. Se nourrir de plus de fruits et légumes, consommer moins de viande et moins de lait, éviter les produits provenant de l’élevage industriel aidera à diminuer la cruauté envers les animaux, et en même temps protégera de nombreuses espèces sauvages. 

Philip Lymbery, directeur de CIWF International

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