Les agriculteurs en première ligne

Notre plus grand événement lors de la COP30 a mis en lumière les impacts climatiques de l'élevage industriel. Nous avons présenté notre rapport, qui examine onze études de cas mondiales montrant comment les phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents ont des effets dévastateurs sur les agriculteurs, les animaux d'élevage et la sécurité alimentaire.

Vanessa Gisckkow Garbini, Mercy for Animals Brazil, et les participants à la table ronde, dont l'agricultrice Karina David, de ProNobis Agroflorestal, ont partagé leurs points de vue sur les inondations extrêmes qui ont frappé le sud du Brésil l'année dernière et causé la mort de plus d'un million d'animaux d'élevage.

Nous avons également discuté des possibilités de mettre en place un système alimentaire plus résilient et plus humain avec les intervenants Fabricio Muriana, de l'Instituto Regenera, João Gonçalves, de Mighty Earth Brazil, et Tuanny Comini, cofondatrice de WePlant.

« Si nous ne faisons rien, si nous ne transformons pas notre façon de produire les aliments, nous continuerons à détruire la planète. Nous ne pouvons pas continuer ainsi », a déclaré João.

Lors de l'exposition qui accompagnait notre événement, les témoignages des agriculteurs, les images satellites et les photographies ont montré aux participants comment l'expansion de l'élevage industriel a remodelé les paysages brésiliens et affecté les moyens de subsistance des populations rurales.

Les participants à la table ronde ont convenu que l'agriculture agroécologique devait être un élément clé de la solution. Karina David, agricultrice biologique brésilienne, a déclaré : « Nous savons que la nature est le meilleur des professeurs. Pourquoi les politiques ignorent- elles cela ? Pourquoi les systèmes ignorent- ils cela ? »

Gérer l'azote pour un avenir durable

Une autre question importante que nous avons abordée lors de la COP30 concerne les déchets azotés et la pollution. Nous avons coorganisé deux événements à l'ONU et dans les pavillons nationaux afin de sensibiliser le public et d'encourager les actions dans ce domaine.

L'utilisation excessive d'azote provenant des engrais et du fumier entraîne une pollution de l'air et de l'eau, des émissions de gaz à effet de serre, une dégradation des sols et une perte de biodiversité.

Nous avons largement dépassé la limite planétaire fixée pour l'azote, et l'élevage industriel est l'un des principaux responsables.

Notre responsable des affaires internationales, Andrea Perez, a souligné auprès des décideurs politiques présents au pavillon de la FAO et au pavillon du Pakistan à l'ONU la « formidable opportunité » que représente une meilleure gestion de l'azote dans l'agriculture dans le cadre de la transformation du système alimentaire, afin de renforcer notre biodiversité, la santé des sols et la sécurité alimentaire, tout en réduisant les émissions.

« Une gestion durable de l'azote apporte également des avantages économiques en réduisant les déchets dans l'agriculture et en soutenant les moyens de subsistance à travers le monde. »

Renforcer la résilience

Au-delà de ces événements phares, nous avons également organisé une manifestation parallèle officielle avec nos partenaires ProVeg, Food Tank, Humane Society International et Good Food Institute. Nous y avons présenté aux participants des outils politiques concrets pour créer des systèmes alimentaires résilients et adaptés au changement climatique.

“Le temps presse”

Nicholas Ceolin, notre responsable mondial des affaires internationales, a déclaré :

La COP30 est un moment historique pour la planète et un moment clé pour faire entendre notre message. C'est simple : nous ne pouvons plus travailler en vase clos. La transformation du système alimentaire doit être la pierre angulaire de l'action climatique.

L'industrie de l'élevage étant responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, les deux sont étroitement liés. De plus, l'élevage industriel contribue largement au dépassement des limites planétaires et au réchauffement rapide de la planète.

Comme nous l'avons souligné tout au long de la semaine, les décideurs politiques doivent prendre des mesures audacieuses, telles que le passage à des alternatives agroécologiques, l'adoption d'une gestion durable de l'azote et l'adoption d'une alimentation plus riche en végétaux. Le temps presse, tant pour les animaux, les humains et la sécurité alimentaire que pour notre planète.

COP30 : nos appels pour transformer le système alimentaire mondial