Ce 14 juin, à l’occasion de la 10^èmeJournée internationale contre les exportations d’animaux vivants, nous mettons en lumière le sort tragique de millions d’animaux d’élevage transportés chaque année par voie maritime dans des conditions déplorables.

La France participe à ce commerce cruel

Entre le 1er janvier et le 12 mai 2025, plus de 140 000 veaux non sevrés ont été exportés par l'Irlande via la France, pour être acheminés vers des pays comme les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne ou la Pologne. Âgés de seulement quelques semaines, ces veaux sont particulièrement vulnérables face aux conditions éprouvantes de ces longs trajets en mer : entassés les uns sur les autres, épuisés, privés de nourriture, terrorisés, blessés. Les animaux subissent des souffrances inouïes. Pire encore, la législation assure peu ou pas de protection à ces animaux.

Une plainte OFFICIELLE au Parlement européen

Aujourd’hui, CIWF France a déposé une plainte officielle auprès du Parlement européen au nom de plus de 100 ONG internationales partenaires sur les questions de transports d'animaux vivants. CIWF demande une action urgente pour mettre fin aux traversées maritimes des veaux non sevrés entre l’Irlande et la France. Arrachés à leur mère et âgés de moins de six semaines, ces veaux nécessitent une alimentation au lait de substitution – une exigence impossible à respecter pendant de si longues traversées durant en moyenne 18 heures.

La Commission européenne a reconnu que le transport de veaux non sevrés sur de telles distances enfreint la réglementation en vigueur. Pourtant, ce commerce continue.

Dix ans de mobilisation #BanLiveExports

Cette journée internationale a été lancée en 2016 pour commémorer la mort tragique de 13 000 moutons lors d’un transport maritime entre la Roumanie et la Somalie.

Si certains pays, comme la Grande-Bretagne, ont interdit l’exportation d’animaux vivants destinés à l’engraissement ou à l’abattage, beaucoup continuent encore ce commerce cruel. Chaque année, des millions d’animaux vivants – veaux, bovins, moutons, chèvres, porcs – sont transportés à travers le monde, avec l’UE en tête des exportateurs par voie maritime, pour des trajets pouvant durer jusqu’à quinze jours.

Les données les plus récentes de la FAO soulignent que la France a exporté :

plus de 20 000 moutons destinés à l'abattage ou à l'engraissement lors de voyages impliquant une traversée maritime vers des destinations aussi éloignées que le Liban, l'Israël ou Chypre.
plus de 44 000 bovins destinés à l'abattage ou à l'engraissement ont été transportés lors de voyages impliquant une traversée maritime vers des pays tels que l'Algérie, la Tunisie et le Maroc.

Des entreprises complices

Dans le monde, des entreprises de transport privées tirent profit de la souffrance de ces animaux. En France, Brittany Ferries a récemment repris l’exportation d’animaux vivants d’Irlande vers la France, 30 ans après y avoir mis fin, provoquant une vive mobilisation citoyenne.

Dès aujourd’hui et durant le mois de juin, des militants se rassembleront dans plusieurs ports majeurs en Europe, notamment en France, en Irlande et au Royaume-Uni, pour dénoncer le transport cruel des veaux non sevrés par les compagnies maritimes : Brittany Ferries, Stena Line et Irish Ferries.

En France, CIWF, soutenue par plusieurs organisations de protection animale, appelle à une nouvelle journée de mobilisation le 21 juin, dans les ports de Cork (Irlande) et de Cherbourg pour dénoncer la reprise par Brittany Ferries du transport d'animaux d'élevage vivants de l'Irlande vers le continent.

Yvan Savy, directeur de CIWF France déclare :

Lors des traversées maritimes, souvent encore enfermés dans des camions, les animaux subissent des souffrances indescriptibles : faim, soif, peur, stress et épuisement – et la législation reste dramatiquement insuffisante pour les protéger.

La Commission européenne doit agir immédiatement pour faire appliquer la réglementation en vigueur et interdire ces trajets maritimes où les veaux non sevrés restent affamés pendant des heures. Elle doit également profiter de la révision en cours de la régelmentation en matière de transport pour interdire définitivement l’exportation d’animaux vivants depuis l’UE.

Agissez maintenant

En cette Journée internationale contre l’exportation d’animaux vivants, nous invitons tous ceux qui se préoccupent du bien-être animal à faire entendre leur voix sur les réseaux sociaux avec le hashtag #BanLiveExports et à éviter de voyager avec les compagnies de ferry impliquées dans le transport d’animaux d’élevage à des fins d’engraissement ou d’abattage.

Nous appelons aussi nos soutiens à envoyer un e-mail aux compagnies concernées – Brittany Ferries, Stena Line et Irish Ferries – pour leur demander de cesser de contribuer à ce commerce inhumain.

CIWF a déposé une plainte auprès de l'UE contre le transport des veaux non sevrés