Les représentants des ONG de protection animale se sont présentés le 29 septembre 2025 à 11h30 devant les locaux de Brittany Ferries, rue Alexis Gourvennec, à Roscoff.

L’objectif de cette mobilisation était d’interpeller et de remettre une lettre ouverte, signée par une dizaine d’organisations françaises et européennes. Par ce courrier adressé aux dirigeants de l’entreprise, les organisations cherchent, une nouvelle fois, à ouvrir un dialogue avec Brittany Ferries à la suite de sa décision de reprendre le transport d’animaux vivants - en majorité de très jeunes veaux non sevrés - sur ses navires.

Décision sur laquelle le transporteur avait jusqu’ici refusé de communiquer malgré les nombreuses réactions qu’elle avait suscitées depuis mars dernier.

Brittany Ferries sort de six mois de silence

Après six mois de mobilisation, les représentants des quatre ONG ont été reçus par le directeur général de l’entreprise, Christophe Mathieu, et par le directeur des opérations, Frédéric Pouget, et se sont entretenus avec eux pendant environ 1 heure.

Les deux dirigeants ont écouté les revendications des ONG et leur ont en retour expliqué le contexte et les motifs de la reprise par l’entreprise du transport de veaux en provenance d'Irlande. Cette première rencontre, fruit de six mois de mobilisation, n’a pas encore permis d’obtenir d’engagements du transporteur de cesser de participer à ce commerce cruel.

Une nouvelle rencontre sera organisée mi-novembre pour poursuivre les discussions et tenter d’obtenir des engagements clairs de Brittany Ferries pour répondre aux demandes des ONG.

Des attentes fortes de la société civile

Welfarm, QUATRE PATTES et CIWF France et les autres signataires de la lettre demandent à l’entreprise de mettre fin aux transports de veaux non sevrés, générateurs de souffrances et de privations pour les animaux, et d’explorer des alternatives garantissant la bientraitance des animaux et respectant la législation européenne en matière de transport d’animaux vivants.

Le droit européen exige que les veaux non sevrés puissent, après neuf heures de transport, avoir un temps de repos d'au moins une heure, notamment pour être abreuvés et alimentés. Or, la traversée en ferry entre l'Irlande et la France dure en moyenne 18 heures, et il est tout simplement impossible de nourrir des animaux enfermés dans des bétaillères.

Brittany Ferries participe donc à des transports illicites, en plus de causer de grandes souffrances à des animaux sensibles et vulnérables.

La mobilisation continue

En amont de la prochaine rencontre avec les dirigeants de Brittany Ferries, les ONG vont fournir à l’entreprise des études scientifiques sur les veaux non sevrés ainsi que des extraits de la révision du règlement européen sur le transport d’animaux vivants. Les organisations de protection animale espèrent que ces éléments permettront de faire évoluer positivement les pratiques de l’entreprise.

Welfarm, QUATRE PATTES et CIWF France attendent des engagements concrets lors de la prochaine rencontre avec l’entreprise et resteront mobilisées en ce sens.

Plus largement, les ONG de protection animale demandent l’interdiction au niveau européen du transport de bovins âgés de moins de 5 semaines.

Yvan Savy, directeur de CIWF France : « Après six mois de mobilisation, l'amorce d'un dialogue avec les dirigeants de Brittany Ferries aujourd'hui est une première étape positive. Nous souhaitons que ce dialogue débouche rapidement sur des engagements concrets de la compagnie en matière de transports des animaux vivants. Nous resterons mobilisés en ce sens. »

Marie Waniowski, chargée des campagnes chez QUATRE PATTES : « La rencontre avec le directeur général de Brittany Ferries est une première étape prometteuse. Nos organisations ont pu faire entendre la voix des citoyens préoccupés par le bien-être animal et des plus de 80 % de Français opposés au transport de veaux non sevrés sur des ferries. Nous espérons nouer un dialogue constructif et poursuivons notre mobilisation pour obtenir des engagements concrets. »

Stéphane Boissavy, Responsable du Pôle Campagnes, Plaidoyer et Affaires Juridiques de Welfarm : « Nous avons pu échanger avec la direction de Brittany Ferries sur les enjeux éthiques, économiques et juridiques liés au transport de veaux en provenance d'Irlande. Nous croyons que des avancées économiquement viables sont possibles au niveau de l’entreprise, sans nécessairement attendre la révision de la législation européenne sur le transport d’animaux vivants. »

Lettre ouverte à télécharger ici

Transport : Brittany Ferries sort enfin du silence et nous reçoit !