Les ONG de protection animale CIWF France, Welfarm et Quatre Pattes se sont donné rendez-vous le 29 septembre prochain devant le siège de Brittany Ferries, à Roscoff, dans le Finistère.

L’objectif est de célébrer un triste anniversaire : depuis six mois, l’entreprise française a repris le transport de veaux non sevrés, particulièrement vulnérables, de Rosslare (Irlande) vers Cherbourg (France), après trente ans d’arrêt de ce commerce cruel.

Six mois de silence face aux protestations

Six mois de silence assourdissant de Brittany Ferries face au malaise provoqué par cette décision et aux protestations de plus en plus nombreuses qu’elle a provoquées.

En mars dernier, l’entreprise a reçu une lettre signée par plus de 120 ONG, scientifiques, parlementaires et personnalités publiques qui exprimaient une profonde inquiétude et une vive déception face à la décision de Brittany Ferries.

De même, plus de 200 000 courriels de citoyens inquiets ont été envoyés de France, du Royaume-Uni, d’Irlande et d’autres pays européens, demandant aux cadres dirigeants de Brittany Ferries de cesser ce commerce cruel.

Nombre de clients, d’employés de l’entreprise et de représentants syndicaux ont également exprimé leur désaccord avec la stratégie du transporteur.

Face à ces multiples protestations, la seule réponse de Brittany Ferries pour l’heure a été le silence.

Appel au dialogue

La journée d’action du 29 septembre sera l’occasion pour les organisations présentes devant le siège de Brittany Ferries de remettre une nouvelle lettre ouverte aux dirigeants de l’entreprise. Cette lettre appellera une nouvelle fois Brittany Ferries à engager un dialogue avec les ONG sur le moyen de sortir de ce commerce et d’explorer des alternatives garantissant la bientraitance des animaux et respectant la législation européenne en matière de transport d’animaux (règlement 1/2005).

Une faillite légale et éthique

La législation européenne exige que les veaux non sevrés puissent, après neuf heures de transport, avoir un temps de repos d'au moins une heure, notamment pour être abreuvés et alimentés. Après ce temps de repos, le transport peut reprendre pour une période de neuf heures. Or la traversée en ferry entre l'Irlande et la France dure en moyenne 18 heures, et il est tout simplement impossible de nourrir des animaux enfermés dans des bétaillères.

Un rapport de la Commission européenne publié en mai 2025 constate que « lors des trajets comportant de longues traversées en ferry, les veaux ne sont pas nourris aux intervalles requis ».

Les données scientifiques, notamment celles issues de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), sont sans appel : il est techniquement impossible de répondre aux besoins fondamentaux de veaux non sevrés dans ces conditions de transport.

En reprenant ces transports, Brittany Ferries se rend complice d’un commerce cruel qui cause de nombreuses souffrances à ces animaux sensibles et vulnérables.

Fin septembre 2025, Brittany va doubler son offre de ferries entre Cherbourg et Rosslare en récupérant une ligne abandonnée par la compagnie suédoise Stena.

Depuis le début de l’année 2025 plus de 200 000 veaux non sevrés ont été transportés de l’Irlande vers la France, avant d’être acheminées par la route vers les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne ou encore la Pologne pour y être engraissés puis abattus. Cela représente une augmentation de plus de 15 % par rapport à 2024.

Transport de veaux : mobilisation au siège de Brittany Ferries !