La loupe

La pisciculture, un gâchis de poissons

News Icon 16/06/2014

Les poissons ont un rôle de plus en plus important dans l'alimentation, selon un nouveau rapport de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la pisciculture étant à l’origine de cette croissance de production. La production aquacole mondiale a affiché un record de plus de 90 millions de tonnes en 2012, indique l'ONU dans un communiqué claironnant le rôle de l'aquaculture. Pour répondre à la demande de nourriture associée à la croissance démographique, la pisciculture, dit-elle, « offre un potentiel formidable ».

À mon avis, on fait beaucoup de battage autour de la capacité des poissons d'élevage à nourrir le monde ; la réalité est malheureusement souvent très différente. L'élevage d'espèces carnivores, comme le saumon et la truite, repose sur de grandes quantités de poissons sauvages pour les alimenter. Il faut compter entre trois et cinq tonnes de poisson sauvage pour produire une seule tonne de poisson d'élevage. C'est un grand gaspillage.

Pour lui rendre justice, la FAO avertit dans son rapport que la pisciculture mondiale doit devenir « moins dépendante à l'égard du poisson sauvage comme aliment » si elle veut être durable ; Un point sur lequel je suis entièrement d'accord. Au Pérou, j'ai vu les ravages causés sur les populations d'oiseaux de mer et les autres animaux sauvages en raison de la pêche non durable d'anchois péruviens, décrits par The Guardian  comme « le poisson le plus populaire au monde ». Ils sont péchés en grandes quantités et broyés pour être transformés en farine de poisson, puis exportés vers les élevages industriels en Europe et en Chine, où ils sont destinés à nourrir des poissons, des poulets ou des porcs.

Les fermes piscicoles, on l’oublie trop souvent, sont dans la grande majorité des élevages industriels aquatiques. Les énormes quantités de poissons capturés pour faire de la farine de poisson en font les victimes oubliées de l’alimentation des élevages industriels. Environ 1/4 des prises mondiales de poissons n’atteint jamais une bouche humaine, la majeure partie étant destinée à l'alimentation animale. Si nous arrêtions d’utiliser les poissons comme des aliments  « pas chers » pour les élevages industriels, nous pourrions alléger la forte pression qui est exercée sur nos océans surexploités.

Auteur : Philip Lymbery, Directeur de CIWF International

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