La loupe

« Pig26 », cochon OGM

News Section Icon Publié 23/04/2013

Les cochons génétiquement modifiés ne nourriront pas le monde

Il y a quelques jours, des scientifiques ont révélé au grand public avoir génétiquement modifié un cochon pour qu’il soit résistant à la peste porcine africaine, en utilisant une nouvelle technique : le métissage génétique.

« Pig26 » a été « créé » par des chercheurs de l'Institut Roslin à Edimbourg, d’où était déjà issue Dolly, la brebis clonée en 1996. Les chercheurs de Roslin affirment que des techniques similaires à celles utilisées pour créer ce nouveau cochon génétiquement modifié pourraient être utilisées pour fabriquer d'autres animaux tels que des boeufs et des moutons qui seraient résistants à certaines maladies.

Certains rapports ont suggéré que « Pig26 » pourrait même convaincre les opposants aux OGM, car cette technique serait moins risquée que le clonage en terme de résistance aux antibiotiques. Cela ne nous a certainement pas convaincu nous, pour des raisons fondamentales de bien-être animal et en raison des inégalités alimentaires que cela renforce.

La position de Peter Stevenson, Conseiller politique de CIWF, est claire :

Il est éthiquement inacceptable de modifier génétiquement les animaux pour les rendre plus facilement exploitables par les hommes.
Certains scientifiques en biotechnologie affirment que la technologie des OGM dans l’élevage est essentielle pour nourrir la population mondiale croissante. Ce n'est pas vrai. Nous n'avons pas besoin d'animaux génétiquement modifiés pour nourrir la population mondiale. Pire encore, les animaux génétiquement modifiés pourraient bien miner les tentatives pour nourrir la population mondiale, qui devrait atteindre les neuf milliards d’ici 2050.
Les animaux génétiquement modifiés seraient destinés à être exploités industriellement et nourris avec des céréales que les hommes peuvent consommer. Ce mode d'élevage industriel à base de céréales est un gaspillage de nourriture et est dommageable pour l'environnement : il dégrade la qualité de l’eau, des sols et de l'air et érode la biodiversité et les écosystèmes.

CIWF craint que dans de nombreux cas, les maladies que l'on cherche à éviter soient inhérentes à l’élevage intensif. Certaines maladies sont inévitables quand un grand nombre d'animaux est ainsi maintenu en confinement dans des bâtiments fermés. La résistance transgénique aux maladies ne devrait pas être utilisée comme un moyen de faciliter le recours à un système qui compromet fondamentalement le bien-être des animaux concernés. La bonne façon de s’attaquer à ces maladies est d’élever les animaux dans des systèmes moins intensifs dans lesquels ils seront moins sensibles aux infections.

Ces animaux génétiquement modifiés encourageraient encore plus l'intensification de la production animale, puisque cela permettrait d’élever ces animaux avec des densités de plus en plus fortes et nourris aux céréales.

Comme l'ajoute Peter :

Loin de résoudre le problème de la faim dans le monde, cela pourrait bien l’intensifier en perpétuant la concurrence entre les humains et le bétail pour se nourrir.

Un rapport publié par le Programme Environnemental des Nations Unies conclut qu'un kilo de céréales fournit six fois plus de calories si elles sont consommées directement par les hommes plutôt que par l’intermédiaire d’animaux. Seulement 17% des calories données aux animaux sous forme de céréales sont « converti » en calorie consommables par les hommes via la viande et/ou les produits laitiers.

Les animaux doivent être nourris de façon à éviter l'usage excessif de céréales. L'accent devrait donc être mis sur :

L'élevage d'animaux dans des pâturages extensifs : La grande force de l’élevage extensif de bovins et de moutons, c'est qu'ils convertissent l'herbe en aliment que nous pouvons consommer et qu’ils sont capables d'utiliser des terres qui ne sont généralement pas cultivables.

La production intégrée des cultures et de l’élevage : La Banque mondiale est extrêmement positive sur les bénéfices de ce système polyculture-élevage, car les résidus de récolte et des cultures locales peuvent être utilisés pour nourrir les animaux. En outre, leur fumier, plutôt que d'être un polluant, fertilise la terre et améliore la qualité du sol.

La réduction du gaspillage alimentaire : la feuille de route de la Commission européenne sur l’efficacité énergétique en Europe souligne que, dans l'UE, nous gaspillons 90 millions de tonnes de nourriture chaque année, soit 180 kg par personne. La réduction du gaspillage alimentaire permettrait de nourrir beaucoup plus de monde. Les pertes et déchets qui ne peuvent pas être évités devraient, sous réserve de garanties strictes, être donnés à manger à porcs et des volailles, en remplacement d’une grande partie des céréales et du soja dont ils sont actuellement nourris.

Globe

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