La loupe

News Section Icon Publié 16/05/2023

L'UE doit veiller à améliorer les conditions de logement des vaches laitières, des canards, des oies et des cailles afin d'améliorer leur bien-être, ont confirmé les scientifiques de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) dans de nouveaux avis publiés aujourd'hui. Ils confirment que l'attache permanente des vaches dans des stalles et la mise en cage des canards, des oies et des cailles sont préjudiciables à leur bien-être. Nous nous félicitons de ces recommandations et appelons à l'intégration de ces conclusions dans les propositions de révision de la législation européenne sur le bien-être animal, qui devraient être adoptées dans le courant de l'année.

56160 © Compassion In World Farming

La science

Les scientifiques affirment que les vaches laitières "attachées en permanence dans des stalles ont des problèmes de bien-être", car elles ne peuvent pas se reposer correctement ou adopter des comportements liés à leur gestation. L'absence de logement approprié entraîne également des blessures douloureuses et des problèmes de santé tels que les mammites. L'EFSA recommande l'accès à des pâturages, à une litière épaisse et à des brosses pour les aider à rester propres et avoir plus de confort, ainsi qu'à une aire de repos intérieure d'au moins 9 m² par vache. Nous accueillons favorablement ces recommandations. 

Shackled by the legs, tethered by the neck and heavily pregnant cow

L'EFSA confirme également que lorsqu'ils sont en cage, les canards, les oies et les cailles souffrent de "restriction de mouvement, de stress, de lésions osseuses, de lésions des tissus mous et de lésions du tégument, de troubles locomoteurs, d'incapacité à adopter un comportement d'exploration ou de recherche de nourriture et d'incapacité à adopter un comportement de pré-recrutement et de nidification". Les scientifiques recommandent donc de ne pas mettre ces oiseaux en cage et précisent que s'ils sont enfermés, il faut leur donner plus d'espace. Les canards et les oies doivent avoir accès libre à de l'eau et à un espace extérieur. Les oiseaux doivent être placés dans un espace suffisamment haut pour leur permettre de sauter ou de s'envoler sans se blesser, ce qui, pour les cailles, est estimé à 1,5 mètre.

63807 © Istockphoto

La démocratie européenne en jeu 

"La science est claire : les canards, les oies et les cailles ne doivent pas être élevés en cage et les vaches laitières ne doivent pas être attachées. Nous attendons des responsables politiques de l'UE qu'ils écoutent consciencieusement la science et qu'ils tiennent leur promesse de mettre fin à l'utilisation des cages dans l'élevage et de donner aux animaux d'élevage une vie digne de ce nom", a déclaré Olga Kikou, directrice de CIWF pour l'UE.

"Les citoyens européens attendent depuis longtemps une révision de la législation européenne en matière de protection des animaux d'élevage, mais les lobbyistes de la "big agriculture" se livrent à une bataille sans merci pour bloquer voire inverser les avancées. Ces intérêts particuliers mettent en jeu la démocratie européenne, d'autant plus que les élections européennes approchent à grands pas. Tous les regards se tournent maintenant vers la Commission", a ajouté Olga.

cows grazing

Elevage oui, intensif non !

L'Union européenne est le plus grand producteur de lait et compte environ 20 millions de vaches laitières. Les vaches laitières doivent donner naissance à un veau par an afin de produire du lait pendant 10 mois de l'année. Les nouveau-nés sont retirés peu après la naissance et les vaches enchaînent les gestations (une nouvelle gestation généralement dans les trois mois qui suivent le vêlage). Les boiteries et les mammites sont des affections courantes causées par de mauvaises pratiques de logement et d'élevage.

Environ 35 millions de canards et d'oies sont élevés pour le foie gras dans l'UE chaque année, les trois principaux producteurs étant la France, la Hongrie et la Bulgarie. Plus de 90 % de ces animaux sont des canards. La plupart d'entre eux sont enfermés dans des cages pendant les deux dernières semaines de leur vie afin d'être gavés. La mise en cage et le gavage sont des pratiques inhumaines et totalement inutiles. L'EFSA n'a pas commenté le gavage, car cela ne faisait pas partie du mandat qui lui a été confié par la Commission européenne.

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©L214 - Ethique & Animaux

Une année déterminante ! 

Chaque année, au moins 300 millions d'animaux d'élevage passent la totalité ou une grande partie de leur vie enfermés dans des cages, qu'il s'agisse de truies dans des caisses de mise bas ou de poules pondeuses dans des cages dites "enrichies".

La Commission européenne s'est engagée, en réponse à notre Initiative Citoyenne Européenne soutenue par 1,4 million d'Européens, à mettre fin à l'élevage en cages.

Dans le cadre du processus législatif visant à réviser les règles de l'UE en matière de protection des animaux d'élevage, la Commission européenne a chargé l'EFSA de produire un certain nombre d'avis scientifiques. Elle a déjà publié des rapports scientifiques sur les poules pondeuses, les poulets de chair, les truies, les veaux, le transport et les risques liés à la santé. Ces deux avis (sur les vaches laitières et les canards, oies et cailles) étaient les derniers à être produits avant la proposition législative attendue pour la fin de l'année.

En l'état actuel, la législation est obsolète et ne garantit pas une protection adéquate à tous les animaux d'élevage. 2023 sera donc une année déterminante pour le sort de milliards d’animaux à travers l'Europe. CIWF a publié un document de position présentant ses 15 principales demandes pour la prochaine révision législative européenne sur le bien-être des animaux. Il revient désormais aux décideurs politiques de fixer des normes minimales et nous appelons à l'ambition.

Globe

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