La loupe

Consommation de produit d'origine animale : la question n'est plus de savoir s'il faut réduire, mais de combien !

News Section Icon Publié 11/05/2023

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© iStock

 

CIWF publie un rapport intitulé "Plus les pays ont de l'argent, plus ils mangent de la viande" (en anglais "More money more meat"). Il chiffre, pour la première fois, dans quelle mesure chaque pays à revenu élevé ou moyen doit réduire sa consommation de viande, de poisson, de produits laitiers et d'œufs afin de respecter les « limites planétaires ».

Se nourrir jusqu'à l'extinction ?

Les pays les plus riches du monde sont littéralement en train de se nourrir jusqu'à l'extinction de l'humanité – avec à leur tête les Etats-Unis, premiers consommateurs de viande - selon notre nouveau rapport. 

Les calculs sont basés sur le régime alimentaire planétaire EAT-Lancet, qui vise à fournir des régimes alimentaires sains et durables d'ici à 2050 et selon lequel seules 12% des calories de notre régime alimentaire doivent provenir de la viande, du poisson, des produits laitiers et des œufs.

L'Islande est le pays qui doit réduire le plus sa consommation d'aliments d'origine animale (73 %), et les États-Unis celui qui doit réduire le plus sa consommation de viande (82 %). 

Si avec une réduction de 62% de sa consommation de l'ensemble des produits d'origine animale, la France ne figure pas parmi les pays riches devant fournir l'effort le plus marquant (par rapport au 73% pour les islandais), cette réduction nécessaire reste considérable.

La France doit réduire de 71% sa consommation de viande, de 59% sa consommation d'œufs, de 52% sa consommation de produits laitiers et de 38% sa consommation de produits de la mer.  

Un long chemin à parcourir 

Le rapport explique comment notre appétit insatiable pour la viande bon marché et les autres aliments d'origine animale est à l'origine de l'escalade des urgences en matière de climat, de santé publique et d’environnement.

Il montre que des réductions massives sont nécessaires dans les 25 pays à revenu élevé et moyen pour préserver la santé des êtres humains, des animaux et de la planète.

Le rapport révèle qu'à l'instar de la France, d'autres pays riches ont encore un long chemin à parcourir :

  • Dans l'ensemble, c'est l'Islande qui a le plus d’efforts à faire avec une réduction nécessaire de 73 %, suivie de la Finlande (70 %), du Danemark (68 %).
  • En ce qui concerne la viande, les États-Unis arrivent en tête des pays nécessitant la plus forte réduction (82 %), suivis de l'Australie (80 %), de l'Argentine (80 %), d'Israël (78 %) et de l'Espagne (78 %).
  • Les pays en tête de la surconsommation de poisson et de fruits de mer sont : L’Islande (77%) ; Les Maldives (76%) ; Les Seychelles (64%) ; La République de Corée (63%) ; et la Malaisie (63%)
  • Les cinq pays soumis à des réductions pour les produits laitiers sont les suivantes : la Finlande (74%), le Monténégro (74%), l’Albanie (71%), les Pays-Bas (69%) et la Suisse (68%).
  • Et pour les œufs, c'est : le Mexique (76%) ; la Chine (76%) ; le Japon (75%) ; les Pays-Bas (74%) ; et la Malaisie (73%).

Il faut agir en urgence pour préserver notre futur 

Malheureusement, malgré des preuves irréfutables, les pays ne parviennent pas à inclure la réduction des aliments d'origine animale dans leurs plans d'action nationaux ou leurs stratégies alimentaires.

Le Danemark est quant à lui à la pointe du progrès, puisqu'il a récemment publié des lignes directrices alimentaires parmi les plus vertes au monde.

Organisée par CIWF avec ses partenaires IPES-Food, l'Institute of Development Studies et d'autres partenaires, la conférence internationale "Extinction ou régénération" a été organisée pour répondre au besoin urgent de méthodes de production alimentaire plus durables, capables de nourrir les générations futures tout en protégeant les êtres humains, les animaux et la planète. C'est possible !

Philip Lymbery, directeur général de CIWF, a révélé les conclusions du rapport dans son discours d'ouverture de la conférence ce matin. Il a averti :

Dans les pays les plus riches, nous sommes littéralement en train de créer notre propre extinction. Notre appétit insatiable pour la viande bon marché et les autres aliments d'origine animale, au-delà d’être la source de grandes souffrances pour les animaux, nuit à notre santé et tue notre planète. 

"Si nous ne nous réveillons pas et n'agissons pas maintenant pour réduire cette surconsommation désastreuse, il sera tout simplement trop tard. Il incombe aux nations les plus riches de prendre des mesures immédiates par le biais de politiques nationales afin de lutter contre l'impact qu'elles ont sur le climat, la santé et la planète. 

Nous devons saisir l’opportunité offerte par la conférence "Extinction ou régénération" pour partager des solutions et ouvrir la voie à des systèmes agricoles régénérateurs, respectueux du climat et de la planète. La seule manière d'assurer notre avenir est d'abandonner l'élevage industriel et la réduction de notre surconsommation de aliments produits d'origine animale en est un élément essentiel ». 

Le rapport souligne le manque actuel de mesures des pays pour s'attaquer au problème et comprend des recommandations politiques claires pour réduire cette surconsommation au niveau national.

La France peut et doit prendre des mesures pour soutenir ces objectif de réduction et accompagner au mieux les Français dans cette nécessaire mutation. 

Etant donnés son poids démographique loin d'être négligeable, son influence sur les politiques agricoles et alimentaires au sein de toute l'Union européenne, et son implication auprès des Nations Unies, la France pèse et a un rôle à jouer pour être à la hauteur des enjeux actuels.

Signez notre pétition END.IT pour mettre fin à l'élevage industriel et transformer notre système alimentaire mondial.

Globe

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