La loupe

Systèmes alimentaires durables : alors que les pays de l’ONU se réunissent à Rome, un sondage révèle combien les Français ne sont pas conscients des risques majeurs d’une alimentation riche en viande pour leur santé !

News Section Icon Publié 24/07/2023

CIWF publie, aujourd’hui, un nouveau sondage qui montre combien les citoyens français ne sont pas conscients des risques majeurs associés à une alimentation riche en viande sur leur santé, alors que débute à Rome « le bilan des systèmes alimentaires de l’ONU ». Cette première réunion de suivi après le Sommet mondial dédié de 2021 permet aux pays membres de faire état des progrès réalisés en matière de transformation des systèmes alimentaires pour atteindre les objectifs de développement durable. Le directeur général de CIWF participe à l’événement pour appeler les dirigeants à convenir de toute urgence d’un plan de sauvetage mondial clair de notre système alimentaire, avec notamment des politiques concrètes pour réduire de façon significative notre production et notre consommation de protéines animales. Il faut mettre fin à l’élevage intensif qui inflige les plus grandes souffrances aux animaux, malmène la planète, augmente le risque de pandémies et nuit gravement à notre santé.

Les Français sont inconscients des impacts de l’élevage industriel sur leur santé

Ce nouveau sondage, réalisé par YouGov dans huit pays, révèle que les Français sont peu nombreux à connaitre les principaux risques pour la santé d’une consommation élevée de produits carnés et de leur surproduction lorsqu'on leur en présente la liste. Et même, plus d'un Français sur 4 ne connait aucun des risques (28 %).

Seuls 21% des Français savent que la pollution de l'air provenant des élevages industriels accroît le risque de certains cancers du poumon, et 15 % savent que le risque d'épidémies et de pandémies est plus élevé.

Si 52 % savent que les régimes alimentaires riches en produits carnés augmentent le risque de certains cancers, de maladies cardiaques et d'obésité, seuls 34 % savent que l'utilisation actuelle d'antibiotiques dans les élevages les rend moins efficaces pour traiter les maladies humaines.

À la question de savoir ce qui les encouragerait à acheter des aliments respectueux de l'environnement, les Français sont parmi les plus nombreux à citer "le fait de savoir que les animaux ont été élevés selon des normes de bien-être élevées, par exemple selon des conditions qui respectent leurs besoins physiques et comportementaux", avec 55% des Français (56% pour le Royaume-Uni et l’Espagne). La deuxième raison la plus citée en France (38 %) est "être informé des avantages pour la planète (par exemple, prévenir la déforestation, etc.)".

Ce sondage réalisé en juin/juillet au Royaume-Uni, aux États-Unis, en France, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne, en République tchèque et en Pologne, montre que, dans les huit pays, les impacts sur notre santé de notre alimentation trop riche en viande sont méconnus.

Ces impacts sont pourtant bien réels

Si notre surconsommation de protéines animales engendre de grandes souffrances aux animaux, elle nuit également gravement à notre santé :

- en augmentant le risque de certains cancers et d'autres maladies, notamment les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète de type II et l'obésité dans les pays du Nord. 

- en chassant injustement les populations de leurs terres et en provoquant la malnutrition et la faim dans les pays du Sud - nourrir les animaux avec davantage de céréales rend celles-ci plus coûteuses pour les populations, ce qui peut conduire à retirer des terres à des communautés pour cultiver des plantes destinées aux animaux d'élevage plutôt qu'aux êtres humains*.

- en augmentant le risque de pandémies telles que les grippes et les coronavirus - le fait d'entasser les animaux dans des exploitations industrielles crée un environnement qui favorise la transmission des maladies et même leur évolution vers de nouvelles souches mortelles qui infectent également les êtres humains.

- en augmentant le risque de cancer du poumon en raison de la pollution due à l'agriculture industrielle - les élevages industriels produisent de la pollution atmosphérique lorsque l'ammoniac réagit avec d'autres composés chimiques présents dans l'air pour former des matières particulières, qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons et provoquer des broncho-pneumopathies chroniques obstructives et des cancers du poumon.

- en rendant les antibiotiques moins efficaces dans le traitement des maladies humaines - environ 70 % des antibiotiques utilisés dans le monde sont administrés aux animaux d'élevage, souvent à titre préventif. Cela contribue à la résistance aux antibiotiques chez les êtres humains, antibiorésistance qui devrait tuer 10 millions de personnes par an d'ici à 2050.

CIWF est présente à Rome et somme les dirigeants des pays de l’ONU à convenir d’un plan de sauvetage mondial de notre système alimentaire

Nous publions ces résultats aujourd’hui, alors que débute, à Rome, « le bilan des systèmes alimentaires de l'ONU ». Les représentants de chaque État membre se réunissent jusqu’au 26 juillet, pour examiner les progrès accomplis par les pays en faveur de la transformation du système alimentaire mondial pour atteindre les objectifs de développement durable.

Le directeur général de CIWF, Philip Lymbery, est présent pour rappeler aux dirigeants la nécessité urgente de convenir d'un plan de sauvetage mondial de notre système alimentaire, avec des politiques visant une réduction significative de notre consommation de viande qui engendre de grandes souffrances aux animaux, endommage notre planète, accroît le risque de pandémies et nuit gravement à notre santé.

Nous avions publié en mai un rapport intitulé "Plus les pays ont de l'argent, plus ils mangent de la viande" (en anglais "More money more meat") qui chiffre les efforts que chaque pays à revenu élevé ou moyen doit consentir pour réduire sa consommation d'aliments d'origine animale - viande, poisson et fruits de mer, produits laitiers et œufs - afin de respecter les « limites planétaires ».

L'ONG internationale de protection des animaux et de l'environnement a lancé un programme de sensibilisation aux risques et coûts humains associés à une consommation excessive de protéines animales. CIWF invite à rejoindre le mouvement mondial de citoyens, d’organisations et d’entreprises éclairées qui appelle nos dirigeants à transformer de toute urgence notre système alimentaire et mettre fin à l’élevage intensif : END.IT !

Notes aux rédacteurs

  1. Tous les chiffres, sauf indication contraire, proviennent de YouGov Plc. Echantillon : 9 420 adultes. Chiffres pondérés et représentatifs des adultes de chaque pays (âgés de plus de 18 ans). Terrain effectué en ligne entre le 26 juin et le 5 juillet 2023.  Consultez les résultats complets ici.
  2. *Ce rapport fournit un exemple de la façon dont une hausse du prix des produits de base (par exemple le soja, une culture importante pour l'alimentation animale) stimule l'expansion de l'agriculture dans le sud du monde (par exemple au Brésil), augmentant la valeur des terres et entraînant le défrichage de la végétation indigène, l'appropriation des terres des communautés rurales, l'augmentation de la pauvreté et de la famine.
  3. Rapport « More money, mor meat » : consultez le rapport méthodologique qui inclut les mesures de réductions pour l'ensemble des 103 pays à revenu élevé ou intermédiaire. Communiqué de presse.

CP ASF sondage santé FS summit Rome23:

Télécharger (PDF Taille 0,19Mo)
Globe

Vous utilisez un navigateur obsolète que nous ne prenons pas en charge. Veuillez mettre à jour votre navigateur pour améliorer votre expérience et votre sécurité.

Si vous avez d'autres questions à ce sujet ou pour toute autre question, veuillez nous contacter à l'adresse suivante: infofrance@ciwf.fr. Notre objectif est de répondre à toutes les questions dans un délai de deux jours ouvrables. Cependant, en raison du volume élevé de correspondance que nous recevons, cela peut parfois prendre un peu plus de temps. S'il vous plaît, supportez-nous si c'est le cas. Si votre demande est urgente, vous pouvez également nous contacter au 01 79 97 70 50  (lignes ouvertes du lundi au vendredi de 9h à 17h).