Les trajectoires actuelles ne mènent pas vers un avenir souhaitable. Elles risquent d'accentuer les crises écologiques et de détériorer encore davantage le bien-être des animaux d’élevage ainsi que les conditions d’exercice des éleveurs.

Ainsi, la transformation vers une agriculture plus respectueuse de l'environnement et du bien-être animal est non seulement possible, mais également souhaitable pour répondre aux défis écologiques actuels.

Le rapport Vers un élevage durable : études des scénarios de transition écologique appliqués à l’élevage met en lumière les possibilités de transition vers des systèmes d'élevage et de consommation plus durables, en s'appuyant sur les scénarios prospectifs Afterres2050 et TYFA.

Comment réduire l'empreinte écologique de l’élevage ? Quatre orientations pourraient permettre une gestion plus durable et autonome de l’élevage :

Un soutien spécifique à la production de cultures protéiques

Maximiser les aides couplées aux cultures de protéagineux (notamment les légumineuses) dans l’objectif de doubler les surfaces dédiées aux protéines végétales dans l’UE d'ici 2050 pourrait permettre de réduire de 13 % les importations de protéines végétales notamment le soja, principalement en provenance des pays du Mercosur pour l’alimentation animale.

S’il peut être nécessaire d’augmenter à court terme l’autonomie protéique des élevages européens, le système alimentaire actuel reste extrêmement inefficace puisque 40 % des céréales produites dans le monde et environ 90 % des poissons sauvages utilisés dans l’alimentation animale pourraient être consommés directement par l’être humain.

L’alimentation animale ne doit pas remplacer l’alimentation humaine. Pour ce faire, il est nécessaire de réduire la part de l’élevage industriel et de l’aquaculture non durable dans la production européenne mais également de réduire l'utilisation des cultures comestibles pour l’alimentation animale.

Un changement des rations alimentaires en élevage

La teneur en azote des rations alimentaires animales est un des facteurs principaux d’émission de GES de l’élevage. Réduire cette teneur permettrait de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 5,6 % sur les 20 prochaines années.

Il est primordial de tenir compte d’un ensemble de caractéristiques des modes de productions animales et de leurs impacts, et non uniquement des rations alimentaires :

Les bovins, ovins et caprins devraient être élevés principalement en élevage extensif au pâturage. Ces systèmes permettent de convertir l'herbe, qui n'est pas comestible par l'homme, en viande et produits laitiers tout en entretenant la biodiversité et en séquestrant le carbone dans les sols.
Développer l’élevage en plein air pour les porcs et les volailles permettrait de réduire la dépendance aux céréales et au soja importés en créant un cycle de recyclage avec les rebuts.

Une restructuration du Cheptel

Réduire les densités d’animaux au sein des territoires et au sein de chaque exploitation permettrait de réduire la pression environnementale, notamment sur les sols et la biodiversité mais aussi de garantir un potentiel de bien-être animal plus élevé.

Une transition vers un régime alimentaire plus végétal

En réduisant la consommation de produits animaux en Europe de 40 % d’ici 2050, les émissions de GES agricoles pourraient baisser de façon notable, et la production intérieure de protéines pourrait être mieux alignée avec la demande locale.

Une consommation moindre de produits animaux particulièrement celle issue de systèmes industriels, serait bénéfique pour la santé publique et l'environnement. CIWF recommande des politiques publiques plus volontaristes afin de sensibiliser le public et promouvoir des régimes alimentaires plus sains et plus durables.