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Animaux et Elevage

Impacts économiques et sociaux

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L’élevage intensif soulève de nombreuses préoccupations au-delà des enjeux environnementaux et de bien-être animal. Ce modèle à des répercussions profondes sur les sociétés humaines.

Faim dans le monde

Nous produisons aujourd’hui largement de quoi nourrir l’ensemble de la population mondiale, y compris les 9,7 milliards de personnes attendues d’ici 2050. Pourtant, une grande partie de cette nourriture n’atteint jamais l’assiette des consommateurs. Le mode d’élevage industriel participe à la faim dans le monde car il gaspille plus qu’il ne crée.

L’élevage industriel apparaît comme un système particulièrement inefficace. Les animaux sont nourris avec de grandes quantités de céréales riches en nutriments, des cultures qui pourraient pourtant être directement consommées par des êtres humains. Aujourd’hui, environ un tiers des terres agricoles mondiales est consacré à la production de céréales et de fourrages destinés à l’alimentation animale. Ce système présente un rendement très faible : la viande et les produits laitiers qui en résultent apportent bien moins de calories que les cultures initialement utilisées pour les nourrir. Cela contribue à ce que de plus en plus de personnes souffrent de malnutrition et de faim. Si le monde continue ainsi, l'utilisation des terres cultivées pour nourrir les animaux augmentera encore de 8,5 millions de km² d'ici à 2050, soit à peu près la taille du Brésil.

L’aquaculture industrielle reproduit cette inefficacité. Certaines espèces élevées, comme le saumon ou la truite, sont carnivores et nécessitent une alimentation à base de farines et d’huiles de poissons. Ces dernières sont produites à partir de poissons sauvages capturés, souvent comestibles pour les humains. On estime qu’environ un quart des prises mondiales de poissons sauvages, soit entre 450 et 1 000 milliards d’individus, servent à nourrir d’autres poissons. Pour produire un seul saumon d’élevage, il peut être nécessaire de capturer jusqu’à 300 poissons sauvages. Ce système contribue ainsi à accentuer la pression sur les écosystèmes marins et compromet l’accès à des ressources halieutiques vitales pour de nombreuses populations côtières.

Accaparement des terres

L’élevage industriel nécessite de vastes étendues de terres pour cultiver l’alimentation destinée aux animaux, souvent obtenues au prix d’accaparements fonciers dans les pays du Sud. Ces transactions inéquitables entraînent l’expulsion de petits agriculteurs. Ce modèle concentre les richesses entre les mains de grandes entreprises agro-industrielles, tout en privant de nombreuses personnes de leurs moyens de subsistance et de leur autonomie

L’implantation d’élevages industriels participe également à l’affaiblissement du tissu social rural. Selon la Commission Pew, ces systèmes, en remplaçant les fermes familiales, réduisent les opportunités d’emploi local et détériorent les dynamiques communautaires. Reposant davantage sur la technologie que sur le travail humain, l’élevage industriel engendre une précarisation de l’emploi agricole, souvent assuré par des travailleurs temporaires ou migrants, mal rémunérés.

Dans les pays du Sud, ces effets sont souvent encore plus marqués. Au Paraguay, par exemple, les immenses monocultures de soja, majoritairement aux mains de multinationales, s’étendent sur des kilomètres. Fortement mécanisées, ces plantations génèrent peu d’emplois et forcent de nombreuses personnes à quitter les zones rurales pour chercher du travail en ville. Dans les cas les plus extrêmes, des familles sont expulsées de leurs terres pour faire place à ces cultures.  

Découvrez notre vidéo Soy Story pour mieux comprendre les impacts de l’industrie du soja en Amérique du Sud.

Renouvellement des générations

Le métier d’agriculteur est aujourd’hui confronté à une crise structurelle en Europe, et notamment en France. Ce travail exigeant, physiquement éprouvant, soumis aux aléas climatiques et économiques, est souvent mal rémunéré. Les longues journées, l'isolement, la dépendance aux marchés mondiaux et aux aides publiques, ainsi que la faible reconnaissance sociale, contribuent à en faire une profession de plus en plus délaissée.

Ce manque d’attractivité entraîne un grave problème de renouvellement des générations. En France, la moyenne d’âge des agriculteurs dépasse aujourd’hui les 50 ans, et une part importante d’entre eux partira à la retraite d’ici 2030. Pourtant, les jeunes sont peu nombreux à reprendre les exploitations : en 2024, on estime qu’un seul jeune agriculteur s’installe pour trois départs en retraite. Cette dynamique fragilise l’avenir de l’agriculture.

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Moutons de moyenne gamme sous abri dans un champ

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